Résultats Présidentielle du 12 avril 2025
Lancement officiel

Elu sans étiquette, Oligui Nguema va lancer son parti politique le 28 juin à Libreville

Elu sans étiquette, Oligui Nguema va lancer son parti politique le 28 juin à Libreville
Elu sans étiquette, Oligui Nguema va lancer son parti politique le 28 juin à Libreville © 2025 D.R./Info241

La rumeur qui animait les cercles politiques et les réseaux sociaux ces dernières semaines est désormais confirmée  : le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, lancera son propre parti politique le samedi 28 juin 2025 à 10 heures, au Palais des sports de Libreville, selon une source autorisée citée ce samedi par l’Agence gabonaise de presse (AGP).

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Ce «  mouvement politique  », comme l’a lui-même décrit le chef de l’État, marquera une nouvelle étape de son parcours institutionnel, lui qui avait été élu à la présidentielle du 12 avril dernier en tant que candidat indépendant. Une annonce qui, à peine officielle, soulève déjà des interrogations sur la nature de la formation à venir, sa ligne politique, ses membres fondateurs… mais surtout sur les implications constitutionnelles d’un tel virage.

Du silence à l’affirmation politique

Jusqu’ici, Brice Clotaire Oligui Nguema avait gardé un certain flou sur son positionnement partisan. Le président élu, encore auréolé de son rôle durant la transition post-coup d’État du 30 août 2023, s’était présenté au scrutin présidentiel sans étiquette, dans une logique d’unité nationale. C’est donc un virage majeur que représente la création de cette nouvelle force politique, dont le nom pourrait être logiquement «  Rassemblement des bâtisseurs (RdB)  » qui l’a porté durant la présidentielle.

Oligui Nguema durant la présidentielle

Le cadre organique et fonctionnel du parti sera défini lors de l’assemblée générale constitutive prévue le jour même. L’événement, qui s’annonce comme un grand-messe politique, sera scruté dans ses moindres détails  : composition du bureau politique, présence de figures issues de l’ancien Parti démocratique gabonais (PDG), ou au contraire, mise en avant de nouveaux visages issus de la transition.

Un lancement à hauts risques

Ce lancement intervient dans un contexte politique chargé. Depuis plusieurs semaines, la perspective d’un parti présidentiel provoque un débat juridique et institutionnel, certains observateurs estimant qu’une affiliation politique postérieure à l’élection présidentielle pourrait poser problème, notamment au regard du mandat obtenu en tant qu’indépendant.

D’autres redoutent une reconstitution déguisée de l’ancien système autour d’un nouvel emballage. Depuis la chute du PDG, les opinions sont sensibles à toute tentative de recyclage des anciens barons. Or, plusieurs figures de ce parti, déjà affaibli par des démissions en cascade, pourraient être tentées de rejoindre le RdB pour retrouver une existence politique.

Une recomposition du paysage en vue

En lançant son parti, le président Oligui Nguema choisit d’assumer ouvertement un leadership partisan, ce qui pourrait bouleverser les équilibres nés de l’élection d’avril. Le futur RdB est attendu sur deux fronts : sa capacité à incarner le renouveau, et sa distance réelle ou feinte avec les méthodes de l’ancien régime. Il s’agira également pour le président d’asseoir une majorité politique stable en vue des prochaines législatives.

À quelques jours de l’événement, les regards sont tournés vers le Palais des sports. Qui sera sur l’estrade ? Qui restera dans l’ombre ? Quel sera le discours du président fondateur ? Et surtout : ce nouveau parti sera-t-il un véritable véhicule de transformation ou une machine électorale classique ? Une chose est certaine : le lancement du RdB pourrait marquer le début de la verticalisation du pouvoir présidentiel, jusqu’ici dilué dans un consensus de transition. Désormais, Brice Clotaire Oligui Nguema trace une ligne. Reste à savoir qui la suivra.

@info241.com
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