Législatives 2025 : la diaspora gabonaise en ordre de bataille avec 23 candidats pour 2 sièges

Pour la première fois dans l’histoire du pays, les Gabonais de l’étranger vont élire leurs représentants au parlement. Deux sièges sont réservés à la diaspora pour siéger à l’Assemblée nationale issue de la Ve République née le 3 mai dernier avec l’investiture de Brice Clotaire Oligui Nguema. La Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) a publié ce 20 août la liste des candidatures retenues pour ces circonscriptions spéciales. Ils seront au total 23 sur le départ pour 2 sièges.

Zone Afrique : 4 candidats en lice
Dans la zone Afrique, quatre listes s’affrontent. L’Union nationale (UN) mise sur le tandem Berger Angelina Charlotte Nongou Mavikama Leyene – Stephen Ange Coude Koumba, tandis que le Parti démocratique gabonais (PDG) présente Patrick Omer Bouraga – Aurore Nguengui Ynguemba. Face à eux, deux listes indépendantes tentent leur chance : Yanick Flores Moussavou – Benediction Blessing Aubame et Eliezer Mboukouboungou Gomat – Cerina Herlande Angue Ondo. Cette configuration place le duel entre partis établis et indépendants au cœur du scrutin.
Zone | Parti/Statut | Candidats |
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Afrique | PDG | Patrick Omer Bouraga – Aurore Nguengui Ynguemba |
UN | Berger Angelina Charlotte Nongou Mavikama Leyene – Stephen Ange Coude Koumba | |
Indépendants (x2) | Yanick Flores Moussavou – Benediction Blessing Aubame ; Eliezer Mboukouboungou Gomat – Cerina Herlande Angue Ondo |
Zone Europe-Amérique-Asie-Océanie : 19 candidats en lice
La zone Europe-Amérique-Asie-Océanie s’annonce beaucoup plus ouverte, avec pas moins de 19 listes retenues. Le PDG aligne Solange Bendome Be Mba – Aurélie Ndinga Ibondo, alors que l’UN avance Jeff Nsogo Mouissi – Sarah Evelyn Molyna Media Be. Le Centre des libéraux réformateurs (CLR) tente sa chance avec Cyrielle Onamvono – Chimène Assélé Ngningone, et le Front démocratique socialiste (FDS) aligne Jean-Pierre Antchoue Ayenoue – Djennou Martiaux Mboumba. Ces quatre formations devront compter avec une avalanche de candidatures indépendantes, qui dominent largement la compétition.
Zone | Parti/Statut | Candidats |
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Europe-Amérique-Asie-Océanie | PDG | Solange Bendome Be Mba – Aurélie Ndinga Ibondo |
UN | Jeff Nsogo Mouissi – Sarah Evelyn Molyna Media Be | |
CLR | Cyrielle Onamvono – Chimène Assélé Ngningone | |
FDS | Jean-Pierre Antchoue Ayenoue – Djennou Martiaux Mboumba | |
Indépendants (x15) | Franky Trésor Ondo Bekale – André Dimbidimbi ; Vincent Wilfried Mayela Nkoghe – Ulrick Yannick Issembe Ndong ; Peggy Nadège Sima – Eulalie Olivia Nondo ; Ulrich Sosthène Obame – Orphelia Baghouli Mboma ; Valerie Newcle Mba – Josiane Nzang Ndong ; Jules Francis Nzgue Edou – Célimène Koumba épouse Galiger ; Amas Wallyd Mboumba Mbitsi – Jespin Anicet Edzang Ngyema ; Yvon Moutsinga – Jean-Jacques Etinga ; Hugues André Awanhet Ntawanga – Emeleine Lina Nkam ; Alice Vincent – Nelly Matundu Mandjimbi ; Stessy Phernel Ossibato Lindzondzo – Ashley Jeanine Efoutame Akue ; Loyd Stephane Imounga Yabina – Patty N’na Mba |
En effet, la diaspora d’Europe et d’Amérique voit s’affronter 15 listes indépendantes, parmi lesquelles celles de Franky Trésor Ondo Bekale – André Dimbidimbi, Sosthène Mikala – Geneviève Mengue Menzeng, Vincent Wilfried Mayela Nkoghe – Ulrick Yannick Issembe Ndong, ou encore Peggy Nadège Sima – Eulalie Olivia Nondo. Cet éclatement traduit à la fois la volonté des Gabonais de l’étranger de s’affirmer en dehors des partis traditionnels, mais aussi une dispersion des voix qui pourrait profiter aux grandes formations.
Une bataille très ouverte
Sur le plan politique, le PDG, fort de ses 145 candidatures validées au niveau national, espère conserver sa position de parti dominant, y compris dans la diaspora. Toutefois, l’UN et l’UDB entendent bien tirer leur épingle du jeu, notamment en Europe où leur influence auprès des étudiants et des professionnels expatriés est significative. Le CLR et le FDS, plus modestes, misent sur une campagne ciblée pour séduire les électeurs lassés des clivages traditionnels.
La forte présence des indépendants, surtout en Europe-Amérique, révèle une fracture entre la diaspora et les structures partisanes. Beaucoup d’expatriés affirment ne pas se reconnaître dans les logiques politiques nationales et souhaitent promouvoir des figures nouvelles, plus proches de leurs réalités quotidiennes. Mais cette multiplicité pourrait aussi favoriser les partis bien structurés, capables de mobiliser leurs réseaux au-delà des frontières.
Le scrutin des 27 septembre et 11 octobre prochains s’annonce donc décisif. Il donnera non seulement aux expatriés une représentation inédite au sein de l’hémicycle, mais testera aussi la capacité des partis à s’adapter aux attentes de Gabonais de l’étranger. Qu’ils soient issus de formations historiques ou portés par l’élan indépendantiste, les futurs élus de la diaspora auront la lourde mission de faire entendre la voix de milliers de compatriotes établis hors du pays, dans cette nouvelle page de la démocratie gabonaise.
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