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Port-Gentil : Il trafiquait du cannabis... dans un sac de riz pour « soulager » sa grande famille

Port-Gentil : Il trafiquait du cannabis... dans un sac de riz pour « soulager » sa grande famille
Port-Gentil : Il trafiquait du cannabis... dans un sac de riz pour « soulager » sa grande famille © 2025 D.R./Info241

À chacun son business ai Gabon. Pour Patrick Tchikeu, 49 ans, ressortissant camerounais, son avenir financier se jouait dans un sac de riz. Pas pour nourrir sa famille, non. Mais pour y planquer une cargaison de cannabis fraîchement livrée de Libreville pour la capitale économique gabonaise, avec escale logistique à Lambaréné. Une marchandise « stratégique » censée, selon lui, tripler ses revenus. Rattrapé par la police, il a été écroué ce mardi à la prison centrale de Port-Gentil.

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L’affaire semble tout droit sortie d’un polar tropical : recherché depuis près de deux mois, le présumé trafiquant aura longtemps filé entre les mailles du filet, jusqu’à son arrestation dans un quartier classé « zone rouge » de la capitale économique. Sa stratégie ? D’une simplicité rusée : faire voyager la drogue depuis Libreville jusqu’à Lambaréné, puis traverser l’Ogooué pour la faire débarquer à l’ancien port de Port-Gentil, le tout dans des sacs de riz pour tromper la vigilance des autorités.

Un business calculé, presque revendiqué

Interrogé, le mis en cause ne joue pas les surpris. Il reconnaît les faits avec un naturel désarmant : « J’ai eu ça grâce à un certain Félix Obiang, à Libreville, à Akébé. La marchandise est passée par Libreville, puis Lambaréné, avant de descendre ici. J’ai acheté à 325 000 francs pour multiplier ».

Les feuilles de cannabis

Multiplier, c’était le mot-clé. Pour lui, la drogue n’était qu’un tremplin économique. Il espérait en tirer jusqu’à 700 000 FCFA. « C’est la troisième fois que je fais ça. Je le fais parce que la famille est grande. Certains sont restés au pays, d’autres sont à Oyem. Je dois m’occuper de tout le monde », a-t-il ajouté, presque fataliste.

Un dealer « social » autoproclamé

Mais Patrick Tchikeu n’aime pas le mot trafiquant. Il se voit plutôt comme un intermédiaire, presque un philanthrope rural. « Ce n’est pas une vente de cannabis en tant que tel. C’est juste un soulagement pour m’aider. Je vends ça aux cultivateurs. Ils me disent que ça les aide à bien faire les travaux champêtres », plaide-t-il, avec le calme d’un homme convaincu de rendre service à la nation.

Le butin sorti du sac de riz

Reste que les forces de l’ordre ne partagent pas sa vision « solidaire » du commerce illégal. Grâce à des renseignements fournis par des informateurs, l’Oclad a pu mettre la main sur lui et sa cargaison.

Un réseau en cours de démantèlement

Selon les enquêteurs, d’autres arrestations sont attendues. L’enquête est toujours en cours et vise à identifier tous les maillons de cette filière entre Libreville, Lambaréné et Port-Gentil.

Patrick Tchikeu a été présenté devant le magistrat instructeur, puis placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Port-Gentil le mardi 10 juin. La justice devra maintenant démêler les responsabilités et évaluer l’ampleur exacte de ce trafic qui, derrière son emballage en sac de riz, cache une organisation bien huilée.

@info241.com
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