Pourquoi la Turquie s’intéresse au Gabon ?

Dans le cadre d’une première visite officielle, le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, est arrivé en Turquie le 29 juillet dernier. A la suite de la rencontre des présidents turc et gabonais le 31 juillet, huit accords de coopération sont signés entre les deux pays.

La visite du président gabonais Oligui Nguema en Turquie répond à plusieurs objectifs. Tout d’abord, elle vise à renforcer les relations bilatérales entre les deux nations. Le Gabon, riche en ressources naturelles, souhaite attirer des nouveaux investisseurs et diversifier ses partenariats. Lors de sa visite, le président gabonais a présidé une assemblée avec plusieurs investisseurs turcs, dans le cadre d’une coopération visant au développement du pays, notamment dans les domaines de la santé, la défense, et l’énergie.
De son côté, la Turquie, en pleine expansion économique, souhaite élargir son influence en Afrique. Elle voit dans le Gabon un partenaire potentiel pour accéder aux marchés africains et renforcer sa présence sur le continent. La conjoncture économique est favorable : après une période de crise monétaire, comme la crise de la lire en 2018, la Turquie cherche à relancer ses investissements à l’étranger, malgré une hyperinflation encore présente en janvier dernier. Ankara a multiplié les sommets africains ces dernières années, avec un objectif clair : augmenter son pouvoir économique sur le sol du continent. Entre 2003 et 2023, les échanges entre la Turquie et l’Afrique se multiplient par huit.
Un partenariat équilibré ?
La rencontre entre les présidents Nguema et Erdoğan s’articule en quatre temps, de l’économie, en passant par la diplomatie et la sécurité, jusqu’à la technologie. Parmi les huit accords signés sont inclus la création d’un Conseil d’affaires Gabon-Turquie et un renforcement de la coopération militaire. Un partenariat dans les domaines miniers, agricoles et dans les infrastructures voit aussi le jour.
Ce partenariat permettrait à la Turquie d’accéder aux ressources naturelles gabonaises (manganèse, terres rares, pétrole, bois) et de développer un hub logistique en Afrique de l’Ouest. La visite du président gabonais s’inscrit dans une stratégie plus large de la Turquie visant à devenir un acteur clé du développement africain. Les résultats concrets de cette rencontre et de la signature de ces accords seront un indicateur clé de l’évolution de cette relation.
Le Gabon représente bien plus qu’un simple partenaire commercial, il détient des opportunités stratégiques et des ressources essentielles pour la Turquie. Il constitue également une porte d’entrée vers l’Afrique centrale. Libreville doit veiller à garder son indépendance tout en se préservant d’une éventuelle ingérence économique. Une dépendance aux investissements pourrait limiter la capacité du Gabon à contrôler son propre développement.
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