Le Gabon interdit l’exportation de manganèse brut et crée 5 fonds stratégiques pour son développement

Le Conseil des ministres du Gabon tenu ce vendredi sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema a entériné de nombreuses annonces audacieuses touchant la politique économique du pays. Ces mesures visant à transformer l’économie nationale et à améliorer les conditions de vie des Gabonais, s’articulent autour de : l’interdiction de l’exportation de manganèse brut, la création de 5 fonds stratégiques et la mise en place d’une centrale d’achat pour lutter contre la vie chère.

Création de fonds stratégiques
Parmi les annonces majeures, le président de la République a instruit la création de cinq fonds stratégiques destinés à financer des projets porteurs de transformation dans des secteurs clés de l’économie nationale. Ces fonds incluent :
Fonds national pour l’énergie et l’eau (FNEE) : Ce fonds vise à assurer la souveraineté énergétique et hydrique du Gabon, en soutenant des projets d’infrastructure et d’accès universel à l’énergie et à l’eau.
Fonds stratégique pour le développement de la pêche et de l’aquaculture (FDPA) : Destiné à structurer les filières halieutiques et à promouvoir la souveraineté alimentaire, ce fonds encouragera les investissements dans la pêche et l’aquaculture.
Fonds gabonais pour l’habitat et le logement (FGHL) : Ce mécanisme public financera et soutiendra les opérateurs du secteur du logement, afin de répondre aux besoins croissants en matière d’habitat.
Fonds national pour les infrastructures (FNI) : Conçu comme le bras armé de la modernisation des infrastructures économiques et sociales, ce fonds financera des projets d’infrastructure majeurs.
Fonds stratégique agricole (FSA) : Ce fonds catalysera les investissements dans l’agriculture, créera des emplois durables et structurera de nouvelles chaînes de valeur agricoles.
Interdiction de l’exportation de manganèse brut
À compter du 1er janvier 2029, le Gabon interdira l’exportation de manganèse brut, une ressource stratégique dont le pays est le deuxième producteur mondial. Cette décision historique vise à encourager la transformation locale des matières premières, à monter en compétence la main-d’œuvre nationale, à maîtriser les chaînes de valeur technologique et à consolider les recettes fiscales. Une période transitoire de trois ans est accordée aux opérateurs du secteur pour procéder aux investissements requis.
Interdiction de l’importation de poulet de chair
Le Chef de l’État a également annoncé l’interdiction, à compter du 1er janvier 2027, de l’importation de poulet de chair. Cette mesure vise à redonner toute sa place à la production avicole nationale, à stimuler l’investissement agricole, à réduire la dépendance alimentaire et à renforcer la balance commerciale. Elle favorisera également l’émergence d’un tissu d’emplois ruraux et la création d’un écosystème économique autour de cette filière.
Centrale d’achats des produits de première nécessité
Pour répondre aux attentes sociales urgentes, notamment en matière de lutte contre la vie chère et d’amélioration du pouvoir d’achat des ménages, le Chef de l’État a instruit le Gouvernement de mettre en place une centrale d’achats des produits de première nécessité. Cette structure publique aura pour mission d’approvisionner le marché national en produits essentiels à des prix maîtrisés, de stabiliser les coûts, de réduire la spéculation et d’assurer une distribution équitable sur tout le territoire.
Mesures d’accompagnement
Conscient de l’ampleur des transformations engagées, le Président de la République a exigé du Gouvernement la mise en œuvre immédiate d’un ensemble cohérent de mesures d’accompagnement. Ces mesures incluent :
La création d’un fonds d’investissement public-privé dédié à la transformation industrielle du manganèse.
La mise en place de lignes de crédit préférentielles pour les éleveurs.
L’octroi d’incitations fiscales aux projets d’industrialisation.
Le déploiement d’un programme national de formation professionnelle en lien avec les besoins des secteurs concernés.
Le renforcement de l’infrastructure énergétique pour accompagner l’industrialisation.
L’optimisation des capacités opérationnelles de l’ANPI pour fluidifier les investissements.
L’engagement de partenariats internationaux en matière de transfert de technologie et de compétences.
Le soutien financier à la centrale d’achats dans sa phase de lancement.
Assainissement de la gestion du patrimoine de l’État
Dans un autre registre, Oligui Nguema a ordonné l’assainissement de la gestion du patrimoine de l’État. Un inventaire exhaustif sera réalisé sur l’ensemble du territoire national, incluant le parc immobilier, les réserves foncières, les baux administratifs, les équipements de télécommunication, les compteurs d’eau et d’électricité, ainsi que le parc automobile de l’État.
Cette opération vise à rétablir la vérité patrimoniale de l’État, à identifier les anomalies, à enclencher la récupération des biens indûment occupés ou détournés, à rationaliser les dépenses et à mettre en place un système numérisé de gestion moderne et transparente.
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