Coup de théatre

PDG : Avant sa fuite du Gabon avec sa famille, Ali Bongo aurait validé Ali Akbar Onanga Y’Obegue !

PDG : Avant sa fuite du Gabon avec sa famille, Ali Bongo aurait validé Ali Akbar Onanga Y’Obegue !
PDG : Avant sa fuite du Gabon avec sa famille, Ali Bongo aurait validé Ali Akbar Onanga Y’Obegue ! © 2025 D.R./Info241

À la veille de son départ précipité du pays avec sa famille, Ali Bongo aurait orchestré un dernier coup de théâtre à la tête du Parti démocratique gabonais (PDG). Selon une note choc rendue publique ce 12 juillet par l’aile dissidente de cette formation politique dans la tourmente, l’ancien président déchu, bien qu’ayant officiellement annoncé son retrait de la vie politique, aurait confié les rênes du PDG à Ali Akbar Onanga Y’Obegue, en qualité de secrétaire général. Ce, alors qu’un bureau issue du congrès tenu le 30 janvier était déjà aux commandes du parti. Ali Bongo aurait ainsi délibérément décidé de semer la zizanie comme cadeau de départ.

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Le Parti démocratique gabonais (PDG), formation historique fondée le 12 mars 1968 par feu Omar Bongo et longtemps dirigée d’une main de fer par son fils Ali Bongo, traverse sa plus grave crise de légitimité et d’autorité depuis la chute du régime en août 2023. Un document explosif publié le 12 juillet secoue le parti : l’ancien président déchu Ali Bongo, censé s’être retiré de la vie politique, apporte officiellement son soutien à l’aile dissidente menée par Ali Akbar Onanga Y’Obegue, qu’il nomme par ailleurs secrétaire général du PDG.

Retour surprise d’Ali Bongo : parole brisée et division aggravée

Ali Bongo avait pourtant annoncé publiquement, dans une lettre adressée au peuple gabonais en septembre 2024, son retrait irrévocable de la vie politique, affirmant vouloir laisser place à une nouvelle génération et éviter tout risque de déstabilisation. Mais, neuf mois plus tard, sa signature réapparaît sur un acte décisif, où il désavoue la direction officielle du PDG incarnée par Blaise Louembé et confie la gestion du parti à l’aile dite « légaliste et loyaliste » d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue.

La note exhibée depuis leur exclusion par l’aile Onanga Y’Obegue

Cet épisode intervient dans un contexte éruptif. Le 11 juillet, la veille de la publication de la missive signée par Ali Bongo par l’aile dissidente, la commission de discipline du PDG avait annoncé l’exclusion pour « subversion » et « activités illégales » d’Ali Akbar et ses 4 comparses irréductibles, accusés d’avoir formé un directoire parallèle et d’usurper le nom et les symboles du parti. Cette exclusion, loin d’apaiser les tensions, a désormais un effet dévastateur : l’ancien président se pose en ultime arbitre et brouille toutes les cartes à deux mois des élections législatives et locales.

Le document : simple bombe ou nouvelle donne ?

Selon un post publié par Ali Akbar Onanga Y’Obegue lui-même, Ali Bongo lui aurait confié la direction du PDG et ordonné la prise de contrôle de tous les biens et locaux du parti dès le 14 mai, avant de quitter le Gabon avec sa famille dont sa femme et son fils ont obtenu à la surprise générale une remise en liberté provisoire. Mais ce document, dévoilé deux mois après sa rédaction et à peine 24 heures après l’exclusion des membres du clan dissident, suscite d’innombrables interrogations sur son authenticité et ses motivations politiques.

La signature d’Ali Bongo au bas dudit document

Cette intervention d’Ali Bongo décrédibilise ouvertement la direction élue lors du congrès de janvier 2025, où Blaise Louembé avait été porté à la tête du PDG. Toute la normalisation et la reconstruction laborieuses engagées par le clan Louembé sont ainsi remises en cause. La guerre intestine atteint son paroxysme : chaque camp revendique désormais l’héritage « légitime » du parti, accentuant la confusion parmi les militants et affaiblissant le PDG face à ses adversaires extérieurs.

Ali Akbar, nouveau secrétaire général... sur un volcan

Nommé secrétaire général par Ali Bongo, Ali Akbar Onanga Y’Obegue se pose en défenseur de l’ordre statutaire et d’un retour aux « fondamentaux » du parti. Il dénonce l’« usurpation » par la direction Louembé et appelle à une remobilisation avant les élections. Mais cette posture offensive comporte de graves risques : radié, accusé de subversion, il est désormais la cible de toutes les attaques du directoire officiel et n’a pas (pour l’heure) le poids politique national nécessaire pour fédérer largement les bases du PDG.

L’intervention d’Ali Bongo si elle est finalement véridique, jette un doute sur la véritable autorité au sein du parti fondé par son père, Omar Bongo. Qui dirige réellement le PDG : l’ancien président, déchu et en exil avec sa famille, ou le congrès des militants de janvier dernier ? Cette guerre de paternité, inédite dans l’histoire du parti, pourrait bien être fatale à une formation déjà ébranlée par l’alternance de 2023 et la fuite de ses principaux leaders.

Extinction programmée du PDG ou nouvelle résilience ?

Cette zizanie pourrait précipiter l’implosion du PDG, déjà très affaibli électoralement et privé de ses repères historiques. Certains observateurs voient dans ce geste désespéré d’Ali Bongo la volonté d’entraîner l’ancien « parti des masses » vers la sortie de l’histoire politique gabonaise, faute de pouvoir en contrôler l’avenir. D’autres parient sur une (énième) recomposition du paysage partisan, selon l’issue des prochains scrutins et la capacité de la base à s’unir derrière un leadership renouvelé.

En ligne de fond, le sort du PDG reste suspendu à la résolution d’une querelle familiale et d’un conflit d’héritage politique : la « bombe » Ali Bongo n’a pas fini de secouer la scène gabonaise, laissant plus de questions que de certitudes sur la survie du parti pour les échéances électorales à venir. Tout comme on s’étonne que Onanga Y’Obegue avait ce document officiel depuis 2 mois n’ait pas tenté d’éjecté Blaise Louembé des locaux dont il jouie le plus naturellement du monde.

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