Bataille du siège du PDG : Le camp pro-Ali Bongo perd le premier round de son grand come-back !

Ali Bongo n’a visiblement plus la main sur le parti fondé par son père. Alors que le Parti démocratique gabonais (PDG, renversé le 30 août 2023) traverse la crise la plus inédite de son histoire depuis sa chute du pouvoir, voilà qu’il doit faire face au come-back surprise d’Ali Bongo. Croyant reprendre les commandes par simple décision le 18 juillet dernier en nommant un nouveau directoire à la place de celui mis en place le 30 janvier lors du congrès extraordinaire, Ali Bongo et les siens pensaient récupérer les clés de la maison du parti ce lundi 21 juillet. Non ! Leur a répondu en chœur les nouveaux maîtres des lieux.

Offensive manquée pour le camp Onanga Y’Obegue et Ali Bongo
Ali Akbar Onanga Y’Obegue devra trouver une autre voie avant de devenir véritablement le nouveau secrétaire général du PDG dont il rêve depuis sa dissidence avec le camp Louembé en janvier dernier. Nommé clandestinement le 14 mai par Ali Bongo avant son départ du Gabon, il pensait, ce lundi, prendre le contrôle du siège du parti à Libreville en y tenant une réunion de "prise de contact" avec les autres cadres nommés depuis l’exil médical de l’ancien président à Londres.
Craignant certainement un échec cuisant, le SG pro-Ali Bongo n’a pas fait le déplacement pour s’opposer au directoire issu du congrès du 30 janvier. Cette tâche est finalement revenue à son adjoint Arthur Benga Ndjemé, assisté d’un huissier de justice. Sauf que la nouvelle direction du parti, dirigée par Blaise Louembé, n’entendait pas laisser les lieux sur simple décision vidéo de l’ancien « Distingué camarade président (DCP) », lequel avait cru bon d’annuler le 18 juillet toutes les décisions prises depuis mars 2024.
Des ex-militants privés d’accès
Or justement, Ali Akbar Onanga Y’Obegue et ses quatre mousquetaires dissidents depuis des mois avaient été exclus le 11 juillet par la commission de discipline, et n’ont donc plus le droit d’accéder aux lieux. « Aucun membre du PDG ne peut être refusé d’accès dans sa maison s’il est militant », a déclaré hier à la presse Angélique Ngoma, la secrétaire générale élue lors du congrès, en même temps que le nouveau président du parti, Blaise Louembé.
La SG Angelique Ngoma hier
« Nous n’allons pas renier l’histoire du PDG. Au cours de son histoire, nous avons eu un président fondateur, le président Omar Bongo Ondimba, nous avons eu un Distingué Camarade Président qui, en septembre 2024, s’est mis en réserve de la République et des affaires politiques », a-t-elle insisté pour justifier le refus d’accès aux militants jugés indésirables. Un coup de massue pour le camp pro-Ali Bongo, qui a rebroussé chemin sans faire d’histoire.
Les pro-Bongo contestent leur exclusion
Non sans bouder en silence. « Contrairement à ce qui est répandu dans la presse, aucun d’entre nous n’a été radié du PDG par la volonté de qui que ce soit », a clamé, sans convaincre, Arthur Benga Ndjemé. « L’adhésion à un parti est un acte volontaire, et la démission l’est tout autant », a ajouté l’adjoint d’Onanga Y’Obegue, protestant contre leur exclusion, prononcée à l’issue d’un long rapport de la commission de discipline, à laquelle ils avaient refusé de se rendre pour être entendus.
Le SG1 du camp Y’Obegue
« Pour exclure une personne d’un parti, il faut avoir la qualité, la compétence », s’est arc-bouté le SG1 de l’aile pro-Ali Bongo. Un round perdu pour leur camp, et pour Ali Bongo, qui en défiant le nouveau directoire, n’a finalement eu que la monnaie de sa pièce. Reste désormais à savoir ce que fera le camp Onanga Y’Obegue face à cette déroute, prévisible, car aujourd’hui, la parole d’Ali Bongo n’est plus d’or. Pire, le parti s’est restructuré pour reprendre en main son destin.
La fin d’une ère pour l’ancien président ?
Un destin qu’Ali Bongo vient contrecarrer en revenant sur sa parole donnée le 18 septembre 2024. Un « Distingué Camarade Président » has-been qui n’a plus de parti à diriger ? La réponse dans les prochains jours, pour la suite de ce feuilleton politique de guerre des chefs, qui ne fait qu’enfoncer dans les abysses ce qui reste de cette formation, ancien parti-État, sur un échiquier politique post-transition en pleine recomposition. Ali Bongo a perdu la manche, mais pas la guerre.
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