Crise au PDG : Blaise Louembe tacle à la gorge Ali Bongo et son disciple « intéressé » Y’Obegue !

Victime d’un désaveu public sonné par Ali Bongo lui-même le 18 juillet, le nouveau président du Parti démocratique gabonais (PDG, renversé le 30 août 2023), Blaise Louembé, n’a pas été tendre en retour avec lui. Dans une interview accordée ce mercredi à L’Union, il a regretté à demi-mot que le parti ait présenté Ali Bongo comme candidat à la présidentielle d’août 2023, à l’origine de leur chute collective du pouvoir. Il a également fustigé son retour annoncé à la tête du PDG et la posture actuelle de son bras droit, Ali Akbar Onanga Y’Obegue.

Blaise Louembé rend très subtilement les coups reçus par Ali Bongo et son désormais disciple, Ali Akbar Onanga Y’Obegue. Lequel a été nommé en catimini le 14 mai à la tête d’une direction parallèle afin que l’ancien chef d’État puisse garder la main sur un parti fondé par son père. Un PDG qui s’est pourtant restructuré après l’annonce de son retrait de la vie politique le 18 septembre 2024. En effet, le parti qui a tenu le 30 janvier dernier un congrès extraordinaire qui a vu l’arrivée de Blaise Louembé à sa tête.
Ali Bongo prend des coups
Revenant sur la candidature d’Ali Bongo à la présidentielle de 2023, annulée par le coup de libération du 30 août 2023, Blaise Louembé la regrette à peine voilée : « La situation dans laquelle nous nous trouvions nous a obligés, malgré les débats internes, à présenter le candidat Ali Bongo Ondimba à l’élection de 2023 », a-t-il reconnu. Et pour cause : « Il était malade, mais nos textes nous obligeaient à le présenter ».
Le nouveau maitre à bord du PDG
L’ancien ministre d’Ali Bongo, désormais président du PDG, précise qu’une alternative à cette situation leur a manqué : « On aurait pu envisager d’autres éventualités. Mais à cause de certains camarades, nous avons dû y aller et nous en sommes là aujourd’hui », a-t-il déploré hier dans son interview à L’Union. En clair, la candidature d’Ali Bongo, que ses militants savaient « malade », faisait débat même en interne, mais grâce à l’activisme de « certains camarades » et aux statuts du parti, ils ont préféré faire avec.
Sur le retrait d’Ali Bongo de la vie politique, Blaise Louembé n’a pas non plus lésiné sur la charge : « Nous avons tous lu la presse, nous avons tous lu la déclaration faite par son avocat qui a authentifié la signature. Il a bien dit qu’il quittait la scène politique », a tenté de clarifier le président du PDG. Avant de s’interroger à haute voix : « Comment peut-on quitter la scène politique en restant chef d’un parti et poser des actes politiques alors qu’on s’est engagé à quitter ? ».
Ali Akbar aussi !
Concernant justement l’activisme d’Ali Akbar Onanga Y’Obegue, nommé à la tête d’une direction parallèle du parti par Ali Bongo, discrètement avant son départ du Gabon, Blaise Louembé n’a pas mâché ses mots contre celui qui, jusque-là, contestait le congrès du 30 janvier et multipliait les propos dissidents. N’hésitant pas à qualifier son comportement « d’intéressé » : « Il n’y a pas de bicéphalisme au PDG. C’est Ali Akbar Onanga Y’Obegue qui cherche à exister par tous les moyens ».
Et d’ajouter : « Depuis plusieurs mois, il a posé de nombreux actes contre le parti. En dépit de cela, dans une démarche de dialogue, à plusieurs reprises, nous l’avons invité afin qu’il nous explique le bien-fondé de sa démarche et pour que nous lui expliquions notre stratégie, il n’a jamais accepté ». Le militant teigneux a ensuite été exclu le 11 juillet dernier avec ses complices dissidents. Une guerre des chefs qui pourrait encore se poursuivre au regard de l’entêtement affiché par Ali Bongo et son SG Onanga Y’Obegue.
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